mardi 8 mars 2011

Révolutions arabes : "Nous avons tardé à réagir", estime Bernard Kouchner - LeMonde.fr

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L'ancien ministre des affaires étrangères français, Bernard Kouchner, juge impossible de "ne rien faire" en Libye, dans un entretien mercredi à "Libération".

L'ancien ministre des affaires étrangères français, Bernard Kouchner, juge impossible de "ne rien faire" en Libye, dans un entretien mercredi à "Libération".AFP/BERTRAND GUAY

L'ancien ministre des affaires étrangères français, Bernard Kouchner, estime que la France et l'Europe ont "tardé à réagir" aux révolutions arabes en Tunisie et en Egypte, et juge impossible de "ne rien faire" en Libye, dans un entretien mercredi au quotidien Libération.

"L'Europe a même été d'une lenteur coupable, même si Mme Ashton, [représentante de l'UE pour la politique extérieure], est allée à Tunis avant même les responsables français", déclare M. Kouchner qui s'exprime pour la première fois sur le sujet. "Nous avons été aussi trop lents à prendre la mesure de la situation de ces pays. On savait quand même depuis longtemps qu'il s'agissait de dictatures !", ajoute celui qui a dirigé le Quai d'Orsay de 2007 à 2010.

FAVORABLE À UNE ZONE D'EXCLUSION AÉRIENNE

"Nous n'avons pas assez reçu les oppositions, tout cela est très clair", poursuit Bernard Kouchner, qui affirme pour sa part avoir "convoqué l'ambassadeur" de Tunisie, "écrit des lettres sur la situation des droits de l'homme" et avoir "été d'ailleurs interdit de séjour en Tunisie pendant deux ans".

Sur la Libye, "on ne peut pas s'être avancé autant et maintenant ne rien faire", estime-t-il, approuvant la démarche franco-britannique pour une "résolution plus ferme en faveur d'une zone d'exclusion aérienne afin d'empêcher les massacres". Cela passe par "une résolution des Nations unies, sinon on recommence la même erreur qu'avec la guerre d'Irak", précise-t-il. L'instauration d'une zone d'exclusion "nécessite en tout cas de gros moyens navals comme aériens, et implique aussi des bombardements ciblés sur les défenses anti-aériennes", insiste Bernard Kouchner.

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